4ème édition du Forum Energy for Smart Mobility – Quel avenir pour la mobilité durable et intelligente

De gauche à droite : Clément LE ROY, Senior Manager WAVESTONE, Sylvain NIZOU, Chef de Programme adjoint « Economie Circulaire du carbone » CEA, DE FIRMAS Pierre, Head of Electric mobility Enedis, Timothée DAVID, Hydrogen Development Manager HYNAMICS et Norela CONSTANTINESCU, Vice chair ETIP SNET.

La 4ème édition du Forum européen Energy for Smart Mobility (E4SM), co-organisée par Capenergies et GreenUnivers, s’est tenue en octobre à Marseille, avec pour objectif de mettre en valeur les enjeux internationaux d’une thématique au carrefour de l’énergie et de la mobilité intelligente et propre. Au cours de ces deux journées riches en conférences et en ateliers, les experts du secteur ont abordé l’avenir de la mobilité durable et intelligente, à travers différentes thématiques comme l’hydrogène, les bornes de recharge rapide et les stations multi-énergie du futur, ou encore l’évolution des batteries électriques. Focus.

L’hydrogène vert – une solution prometteuse pour la mobilité lourde

L’exemple de Dijon Métropole 

L’hydrogène, légère et compacte, s’avère efficace en termes de poids et d’encombrement pour le transport lourd. Lors du Forum, Olivier Arthaud, Directeur Adjoint à la stratégie chez Storengy, a illustré l’ampleur de son efficacité à travers un projet mené par Dijon Métropole, qu’il qualifie “d’emblématique d’une décarbonation rapide à l’échelle urbaine”. Il va permettre la création d’un complexe de production et de distribution d’hydrogène d’origine renouvelable pour le transport lourd de la métropole. Avec une mise en service prévue en 2022, la première station d’avitaillement devrait permettre de délivrer 440 kg d’hydrogène par jour. Cette production servira le fonctionnement de 8 bennes à ordures ménagères et de 27 bus de transport en commun.

Les stations du futur – quel avenir pour la longue distance ?

La longue distance, une priorité logique

Le constat est aujourd’hui sans appel : le développement du réseau de bornes de recharge rapide empruntera dans un premier temps la voie autoroutière et plus généralement, les itinéraires où un approvisionnement optimisé sera indispensable. La France est à cet égard plutôt bien positionnée pour l’adoption de la mobilité électrique.

Le nombre de véhicules électriques est sans cesse croissant. 15 millions de VE sont attendus en 2035 en France, contre 500 000 en circulation aujourd’hui. « La puissance requise sur une aire d’autoroute pourrait atteindre 5 MW en 2035 et jusqu’à 16 MW ensuite », a indiqué lors du Forum Pierre de Firmas, directeur de la mobilité électrique chez Enedis.

Mais alors, quel avenir pour les bornes de recharge en France ? L’industriel ABB a évoqué l’arrivée prochaine sur le marché de bornes géantes, conçues pour les véhicules lourds et les navires. L’opérateur néerlandais Fastned, quant à lui, conçoit des stations particulièrement spacieuses, dotées de toits solaires. 4 premières bornes sont d’ores et déjà implantées sur l’autoroute A6 et ont été inaugurées fin novembre 2021. Dans quelques semaines, 5 nouvelles stations seront installées. Le réseau de 9 bornes couvrira l’axe Paris-Lyon (autoroute A6) et les autoroutes A36 et A39 entre Dijon et la Suisse.

Quel avenir pour les batteries électriques ?

Le projet de batteries IPCEI

Regroupant 12 États membres et doté d’un budget de 3,2 milliards d’euro, le projet européen de batteries IPCEI (Important Project of Common European Interest) va permettre à l’Europe d’assurer un rôle clé pour développer l’innovation et l’industrialisation de solutions durables sur toute la chaîne de valeur « made in Europe ». Face à la domination de l’Asie en termes de production de matières premières (lithium, cobalt, graphite…), il s’agit tout d’abord de soutenir le déploiement industriel de la production chimique durable de batteries à partir de matières premières secondaires.

Parmi les Gigafactories européennes, accélérateurs en plein développement, le projet français Verkor a été présenté lors du Forum comme un exemple à suivre pour concurrencer les gigafactories asiatiques. L’entreprise peut notamment s’appuyer sur sa localisation, économisant sur le coût de transport des matières dangereuses par rapport aux cellules venues d’Asie.

Et la suite ? Certains acteurs tels que le CEA se penchent déjà sur le développement de batteries de quatrième voire cinquième génération (soit vers du « tout solide » en termes de technologies d’électrolytes), pour augmenter la densité énergétique, la sécurité et la durabilité, tout en réduisant le recours à l’utilisation de matières premières critiques.

Avec près de 300 participants inscrits, cette 4ème édition du Forum Energy for Smart Mobility constitue un réel succès, à l’heure où les problématiques de mobilité durable sont plus que jamais d’actualité. Des professionnels internationaux ont fait le déplacement pour échanger et partager leurs innovations, leurs solutions et leurs points de vue d’experts. 9 pays étaient représentés, comme l’Allemagne ou la Belgique, mais aussi la Thaïlande. Au total, ce sont 70 conférenciers qui ont animé le Forum et permis aux professionnels du secteur de nouer des contacts, conclut Anne-Marie Perez, Directrice Générale de Capenergies.

« L’événement a aussi permis de mettre en avant la vitalité des start-ups du secteur avec un concours particulièrement relevé qui a permis de récompenser quatre sociétés : Sakowin, Airseas, Solar Cloth et Qovoltis », ajoute Patricia Laurent, DG de GreenUnivers.

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